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1 an plus tard...

Ça fait 1 an. Un an que je suis rentrée du plus beau voyage de ma vie.

Un an que je suis rentrée, mais un an que j’ai envie de repartir.

Alors il est temps de faire le bilan.


Quand j’étais en voyage, j'ai rencontré des voyageurs expérimentés.

J’avais toujours cette même question « Ça fait quoi de rentrer chez soi ? », sous entendu, est ce que cette dépression post-trip, dont tout le monde parle, existe vraiment ?


Bon, et bien maintenant je peux répondre. J’ai un beau retour d’expérience d’un an.


Vous savez que j’étais heureuse de rentrer, retrouver un chez moi, une routine, un équilibre, et surtout mes proches. Je ne regrette absolument pas l’année qui vient de s’écouler. Pourtant, depuis que je suis rentrée, beaucoup de choses me manquent. Et ce manque créé un grand vide.


Je n’ai pas voyagé pendant 1 an. Et voilà ce qu’il me manque …


L’absence de sensation de liberté
Le manque d’intérêt pour ce qui m’entoure
Le manque d’intensité dans ce que je vis

Le manque de Liberté

Comment ne pas parler de cette sensation de liberté qui me manque tous les jours. Cette sensation de pouvoir faire ce que tu souhaites, quand tu le souhaites. Ça n’a pas de prix de ne dépendre de personne d’autre que soi.

Le retour de cette routine, de la « vraie vie », c’est également le retour de contraintes économiques, professionnelles, sociales. C’est le retour d’un cadre qui est difficilement flexible. C’est 5 semaines de congés/ an, c’est un loyer, des études, des échéances scolaires, des horaires strictes, un budget, des charges…


Et forcément, ces contraintes impliquent que la découverte, de soi, des autres et des endroits, se fait plus rare.

On visite moins, car on bouge moins. On rencontre moins parce qu’on garde les mêmes habitudes, la même ville, le même bar, le même travail…


C’est vrai que la routine à quelque chose de réconfortant au fond, je l’aime bien cette routine moi. Elle est rassurante, confortable, facile. Mais elle n’est pas aussi excitante que l’inconnu…


Le manque d’intérêt

Tous les voyageurs le disaient : « tu verras quand tu vas rentrer, tu auras tellement grandi mentalement, alors que tes proches, eux, seront restés les mêmes ».


Je ne suis pas tout à fait d’accord avec ça. Mes amis et ma famille ont vécu pendant ces 9 mois. C’est vrai que cette sensation que rien n’ai bougé depuis mon départ, s’est faite ressentir, mais c’est très réducteur de dire qu’ils n’ont pas évolué.


On a juste grandi de manière très différente et pas ensemble. Il y a donc un vrai fossé.


Quand je suis rentrée c’était bon de retrouver cette vie d’avant, la France, la famille, les amis, un travail, un appart, une ville dans laquelle je m’installe…

C’est seulement quelques temps après le retour, que le manque d’intérêt s’est fait ressentir.


  • C’est comme si après toutes ces conversations profondes qui t’ouvrent l’esprit, tout redevenait banal. C’est rare à l'autre bout du monde de parler de météo avec les gens. Ces conversations sur la vie, les cultures, les ambitions, les plus beaux endroits de cette planète... tout ça me manque.


  • C’est comme si après tous ces paysages fabuleux, j’étais blasée de la redondance de la ville. Cette sensation de « j’ai fait le tour, je veux voir plus maintenant ».


  • C’est comme si après toute cette introspection, ces questions hyper profondes, j’étais redevenue la même qu’avant. Ça me manque d’être à 100% moi-même. Ça me manque de ne pas pouvoir appliquer tout ce que j’ai appris là-bas, ici dans ma « vraie vie », au quotidien. Ça me manque ne pas réussir à prendre le temps de m’évader seule, devant un beau paysage, autant qu’avant


C’est cette sensation où tout semble fade…

Et quand tout est fade, c’est qu’on ne vit plus avec la même intensité …


Le manque d’intensité

J’ai lu quelque part qu’on imagine que « le voyage ça change quelqu’un, alors qu’en réalité le voyage révèle qui on est véritablement ».


C’est vrai que je n’ai jamais vécu ma vie avec autant d’intensité, de passion et d’excitation, qu’en étant moi-même.


Lorsque l’on voyage, on vit en accéléré (x2). Tout est plus fort, plus rapide, plus intense. Le temps passe plus vite, les larmes coulent plus facilement et le sourire est presque permanent.


Mes émotions étaient décuplées, les moments les plus simples étaient les plus beaux, j’ai eu des frissons devant des paysages, des larmes lors d’un mariage de purs inconnus au bout du monde, du plaisir à n’en plus finir, de la peur, de la compassion, de la joie et des dizaines d'autres émotions en x 100 …


Ici, en France, depuis que je suis revenue c’est plus difficile de vivre avec autant d’intensité. En un sens c’est reposant, car on vit avec plus de simplicité. Mais cette vie à 100 à l’heure me manque. C'est comme si je n'étais pas suffisamment animée, stimulée.


Certains appelleront cela : hyperactivité, d’autres éternelle insatisfaite, d’autres capricieuse.


Maintenant je sais ce que c’est.


Le syndrome Wanderlust.

On peut l’avoir déjà lu comme la fièvre du voyage ou syndrome du voyageur.

Moi j’aime bien l’appeler (comme ma tatie m’a dit un jour) « notriphobia », c’est-à-dire, la phobie de ne pas avoir de voyage de prévu ahaha.


Plus sérieusement ce syndrome Wanderlust exprime une envie incoercible et persistante de voyager et d'explorer de nouveaux endroits.

Petit point étymologie : origine allemande "wandern" (se promener, randonner) et "Lust" (désir, envie).

Ce syndrome, on peut le comprendre en 5 points :


  • Insatisfaction du quotidien : « je n’en ai jamais assez »


  • Envie de nouveauté : «  une envie constante de nouvelles expériences, nouvelles personnes, nouveaux lieux, nouveaux challenges… »


  • Spontanéité : « envie de piment, d’excitation de folie, de coup de tête (même si j’aime beaucoup m’organiser ahah)


  • Curiosité culturelle : « dépasser son imagination est une nécessité 


  • Quête de liberté : « besoin d’expériences fortes, marquantes »


Dans un article le journaliste écrit que le profil typique de celui atteint du syndrome de Wanderlust c’est celui qui travaille pour voyager. Toutes ses économies sont destinées aux voyages.


On sait bien que la passion du voyage n’est pas génétique. Pour autant, il existe une étude qui montrerai que les personnes possédant le « gène du voyageur », seraient davantage stimulées par l’exploration. L’un des récepteur de dopamine (DRD4-7R) de ce gène serait alors stimulé et augmenterait le plaisir associé au voyage.


Pour moi, ce syndrome est davantage l’explication d’une obsession. J’ai envie de parler de dépendance. C’est clairement une drogue. C’est presque un besoin viscéral pour moi.


Quand j’ai lu tous ces articles à ce sujet, je me suis dis ok c’est moi.


J’ai cette FOMO du voyage (fear of missing out). Cette impression de passer à côté de quelque chose, de passer à côté de ma vie. Comme si je perdais du temps. Il y a trop de chose à voir, j’ai le temps maintenant, il faut que j’en profite. Et j’ai cette frustration qui m’envahie de ne pas partir à la découverte des gens et du monde. Comme si le temps me glissait entre les doigts.


Évidemment, ce qui me fait le plus de peine c’est de voir que je suis en train de revenir à celle que j’étais avant le voyage.


Quand je suis rentrée j’étais apaisée, sereine. Je prenais la vie avec bien plus de légèreté, je restais beaucoup en retrait dans les conversations, j’étais très à l’écoute, posée, calme, à relativiser, à être « chill ».


Mais plus le temps passe, plus je redeviens celle d’avant.

Celle qui s’inquiète, celle qui à peur, qui veut prévoir, contrôler, planifier, celle qui râle, comme 90% des français parcequ’il y a de la pluie (alors que là-bas je dansais sous la pluie).


Ça me fait très peur de ne pas être là même qu’au retour. D’être rattrapée par cette vie remplie d’obligations pour atteindre je ne sais quoi.


Bon, rassurez-vous, je ne suis pas en dépression. J’apprécie quand même vivre en France (pays fabuleux), avoir mes supers amis et ma famille autour de moi et accomplir des projets professionnels. Et puis bon faut aussi mettre des sous de côté pour repartir !


alors c’est ce que je fais en attendant impatiemment la prochaine aventure...




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