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Relations humaines et interactions sociales

Les relations humaines peuvent s’avérer bien plus énergivores que je ne l’aurais pensé.

La manière dont je perçois les relations humaines est relativement contradictoire.


Avant de partir en voyage mes interactions sociales étaient diverses, mais régulières. J’avais, ma famille, mes amis, mes relations amoureuses, sexuelles et professionnelles. La rencontre de purs inconnus était rare.


Plus simplement, je côtoyais tout le temps les mêmes personnes. Lorsque je rencontrais de nouvelles personnes, notamment dans le cadre de soirées, j’avais cette sensation d'en vouloir toujours plus. J’étais avide de relations humaines nouvelles. J’avais beau aimer de tout mon coeur mes amis, ma famille... c’est comme si j’avais tendance à me lasser des gens facilement. J’étais toujours dans ce désir de nouveauté perpétuelle.


Depuis que je suis partie faire ce road trip, toutes mes relations humaines habituelles se sont digitalisées pour laisser place à un nouveau type de relation. C’est logique. je suis loin de mon cercle social habituel.


Je rencontre davantage d’inconnus. Tout ce que je recherchais quand j’étais en France finalement.

Les nouvelles rencontres sont nombreuses mais éphémères. Ces rencontres sont riches, fondées sur le partage et la découverte mutuelle. Mais ces relations humaines prennent beaucoup d’énergie.


Une de mes amies m’a demandé comment je faisais pour passer autant de temps avec des inconnus. Elle ajoute à sa question qu’elle ne pourrait pas faire ça, étant donné l’énergie demandée.

Sa réflexion m’a surprise. Avec du recul je comprends maintenant ce qu’elle voulait dire et je le ressens de plus en plus.


Malgré l’enrichissement que ces relations humaines apportent, elles exigent un investissement presque total. Cet investissement, ce don de soi, en temps normal, n’est pas significatif. Effectivement, on ne rencontre pas tous les jours un nouveau collègue, on ne démarre pas toutes les semaines une relation amoureuse etc. Quand j’étais en France je recherchais justement ça.


Dans le cadre d’un voyage en solitaire, la fréquence de ces rencontres est telle que l’énergie nécessaire est considérable.

Je m’en rends compte. Je suis fatiguée de m’investir sans avoir de suite. Je rencontre énormément de personnes, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Mais, donner de sa personne, partager des choses et soudainement faire comme si on ne s’était jamais rencontré c’est frustrant et épuisant.

Ne pas approfondir, se contenter souvent de banalités, c’est ça qui est décevant.


J’ai apprécié avoir des discussions profondes avec de purs inconnus, se confier et savoir qu’on ne se reverra plus jamais c’est parfois sympa.


Lorsque l’on tombe sur ce genre de personne la relation aussi brève soit-elle est incroyable.

Je sais qu’il est possible juste en quelques heures d’avoir des discussions, intéressantes et enrichissantes mais la vérité c’est que cet idéal n’arrive que rarement.


Alors voilà. Ça m’épuise de rencontrer des gens. Devoir raconter encore et encore la même histoire. J’ai envie de tisser des liens plus forts, d’approfondir. C’est comme si j’étais à la recherche d’une certaine régularité dans mes relations humaines. Une régularité que je fuyais quand j’étais en France. C’est curieux. On cherche toujours ce que l’on n’a pas.


En bref, les relations humaines peuvent s’avérer bien plus énergivores que je ne l’aurais pensé.


Plus ce voyage avance, plus je remarque que les conversations évoluent. J’imagine que parmi les voyageurs que je rencontre je ne suis pas la seule à penser cela. Et lorsque je discute avec des personnes qui voyagent comme moi depuis un moment, je note qu’on discute immédiatement de sujets qui n’ont rien à voir avec notre vie, notre voyage, le prochain pays que l’on va faire, ce qu’on fait comme travail etc.


Les conversations sont passées de

« j’apprends à te connaitre même si dans 3h tu prends ton bus et je te reverrais plus »

à

« je ne sais pas qui tu es, mais autour d’un café dans une station de bus, on parle de méditation, de fromage, des éléphants, des théories de jeux d’argent, des tornades, de l’Antarctique, et dans 3h je te reverrais plus parce que tu prends ton bus ».


Enfin, ce que je découvre, c’est que la plupart des gens sont incapables d’écouter. Moi la première. J’ai remarqué qu’on me parlait et que je n’écoutais pas. Je réfléchissais déjà à ce que j’allais répondre et à la façon dont j’allais le dire.


Depuis que j’ai remarqué ça, je me suis renseignée sur l’écoute active. Maintenant que j’écoute véritablement les autres, je vois à quel point tout le monde est comme j’étais. Et ça aussi c’est fatigant.


Les gens globalement s’en foutent de ce que tu racontes.

Dans leur tête, ils cherchent inconsciemment, à tout prix, à relier ce que tu leur dis à leur expérience.

Et maintenant que j’essaie que faire de l’écoute active je trouve les conversations beaucoup plus intéressantes.


Alors la crème de la crème, c’est quand tu tombes sur quelqu’un qui a aussi compris ça. Et là, c’est fou ce qu’il se passe. Un échange. Un vrai. Un échange qui n’est pas épuisant.

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