Dernier article du tour du monde hehe !!
Bon on s’était quitté à Bangkok. Il est 6h du matin quand je m’envole au-dessus du nuage de pollution de la Thaïlande. Quelques heures plus tard j’aperçois l’eau bleue turquoise, le vert des palmiers, le bleu du ciel, ça y est je suis à Bali…
Je vais rester en Indonésie un peu plus d’un mois et demi.
Question pratique : le visa. Pour nous, européens, pouvons aller là-bas en payant 30€ environ, pour souscrire à un VOA (visa on arrival). Ce visa c’est le plus pratique, il est valable 30 jours, tu peux le faire en ligne ou directement à l’aéroport, bref c’est tout benef. Étant donné que je suis restée +30jours, il a fallu que je me rende à l’immigration pour refaire ce visa (soyez vigilant, ça peut être très galère).
Question itinéraire : bon un peu compliqué de vous montrer sur une carte, parce que l’Indonésie c’est très très grand et vaste.
J’ai pas mal bougé entre les différentes îles : Bali, Nusa Penida, Gili, Java, Lombok… mais voici mon itinéraire approximatif à Bali :

Lorsque j’arrive à Bali, il me reste 5 jours avant de retrouver mes parents. Ces 5 premiers jours en Indonésie je les passe à Nusa Penida, une petite île au sud-est de l’île de Bali à 30min en speed boat. Ces premiers jours dans un pays sont toujours un peu particuliers. Il y a ce laps de temps où l’on s’adapte à la monnaie, aux coutumes, à la religion, la langue, les transports, le nom de la nourriture…
Alors je commence à visiter, l’île est belle, je vis ma best life en scooter, cheveux au vent.
Un soir je finis de manger, je rentre à mon auberge et je me dis ce soir je me couche tôt, parce que demain je vais faire de la plongée à 9h.
Quand j’arrive devant l’auberge je vois deux jeunes locaux et un vieux qui jouent de la guitare et chantent un peu. Spoiler alerte, je ne suis pas partie au lit. La soirée s’est finie à 3h du matin dans un bar reggae avec eux, des français vivant en Australie et de l’Arak. Alors l’Arak certains disent que c’est un alcool de riz, d’autres un alcool de sève de palmiers. Bon, c’est très très fort, et ça se rapproche d’un rhum blanc de mauvaise qualité…
Ce soir-là je fais la rencontre de Ridwan et Toy. Ceux sont deux de mes plus belles rencontres.
Ridwan me fait comprendre qu’il va rentrer dans sa famille une petite semaine sur l’île de Java et que je suis la bienvenue.
Je passe la fin de ces quelques jours avec eux, ils me font visiter, m’emmènent à droite à gauche, mais il est vite temps de repartir…
Je me reprends un ferry, je repars sur Bali, direction l’aéroport… et hop je retrouve soso et nono. Après une longue séquence émotion, musique dans les oreilles, au milieu de l’aéroport, et un gros câlin à ma maman que je n’avais pas vu depuis 7 mois; direction Ubud.
Bon j’ai profité de la présence de mes parents pour faire tous les spots touristiques de Bali, qui sont aussi les plus chers.
En 9 jours nous avons pu faire : Ubud, Gili Island, Canggu et Uluwatu.
Ubud, on me l’avait vendu comme la ville du yoga et de la méditation, la reconnexion avec la nature, une vibe très hippie chic, spirituelle. De mon point de vue c’est plutôt, le point culminant du tourisme à Bali, les immenses marchés qui vendent exactement tous la même chose, le parc de la monkey forest payant, alors que l’on peut voir des singes en dehors de la ville, beaucoup de restaurants touristiques, très peu de restaurants de cuisine locale, mais c’était surtout un bruit de circulation incessant, le trafic routier à Ubud est très très dense. Lorsque nous étions là-bas nous avons choisi de faire 1h30 de route pour aller à l’une des plus belles rizières de l’île et surtout une qui n’était pas très touristique : Jatiluwih. C’était magnifique, on avait l’impression d’être seul au monde.
Gili Air, quelle aventure… Normalement, depuis le port de Bangsal, plusieurs speed boat partent dans la journée pour rejoindre les îles Gili en un peu moins de 2h. Nous réservons un speed boat, et l’enfer commence. Nous sommes à quai, en attendant d’embarquer, collés à un nombre incalculable de touristes qui attendent la même chose que nous. Après environ 1h bonne heure d’attente, les locaux crient dans un anglais très approximatif qu’à cause de la houle, aucun speed boat ne partira aujourd’hui. Panique. Tout le monde commence à râler, ça parle dans tous les sens, certains suspectent une arnaque, d’autres crient au remboursement, bref c’est une catastrophe. Alors on se laisse guider et on embarque sur un énorme ferry qui mettra 5h à arriver au sud de Lombok, de là-bas nous prendrons un bus pendant 45min pour rejoindre un port un peu plus haut, avant d’embarquer à nouveau sur un petit bateau à moteur, qui en 15min nous déposera au paradis. Bon il est 00h, nous arrivons sur Gili Air, c’est calme et paisible. Cette île est un petit paradis. En pleine saison touristique je ne sais pas ce que ça donne mais mi-avril c’était génial, entre plongée, plage, cocktail, sunset, c’était incroyable. En revanche le seul point noir ce sont les chevaux épuisés sous le soleil qui tirent des carrioles avec des touristes dessus ou de la marchandise, étant donné l’absence de voiture sur l’île.
Canggu, paradis du digital nomad, du coffee shop hyper instagramable, du surf, des mac book pro, des smoothies bowls et cafés latte. Très peu de locaux, beaucoup d’européens, d’américains et d’australiens venus créer du contenu et faire des vues sur insta avec les mêmes sons, mêmes sauts, mêmes cascades (je m’inclus dedans aussi mdr, oui je suis un mouton). Trêve de plaisanterie, je ne suis pas hyper convaincue par la vibe de Canggu, la plage n’est pas si belle, et il y a énormément de monde (ptit conseil, n’achetez pas vos souvenirs là-bas, ce sont les plus chers)…
Uluwatu, ahhhhh là c’est sympa. Uluwatu, je ne sais pas pourquoi, mais ça semble beaucoup plus aéré, plus naturel, et grandiose. C’est sûrement l’effet des falaises. C’est plus vert, le sunset est incroyable, les vagues énormes mais moins violentes qu’à Canggu et la plage un peu plus belle !
Je ramène mes parents à l’aéroport et je me rends au nord de Denpasar, je passe une nuit dans une auberge minable (les hôtels de luxe c’est finito).
Je monte dans un bus pour 20h de route et un ferry… L’un des trajets les plus longs et fatigants du voyage. J’ai mal au ventre à cause des règles, j’arrive dans une partie de l’Indonésie où il n’y a pas de blancs pas de touristes, où les locaux ne parlent pas anglais, bref, les regards qui se posent sur moi sont très pensants, et pour couronner le tout, je n’ai plus d’internet, donc je ne peux absolument pas communiquer avec Ridwan qui m’attend à Cirebon, au Sud-Est de Jakarta et au Nord-Est de l’île de Java. Je finis par arriver à bon port.
Pour un choc culturel, c’est un choc culturel. Dans cette zone le tourisme est inexistant, tout le monde me regarde avec des yeux écarquillés, tous les panneaux sont en Sundanese, je ne vois personne avec un casque sur les scooters bref tout est différent de Bali, et j’adore ça.
J’arrive enfin à Kuningan avec Ridwan et son meilleur ami et je rencontre toute sa famille. Pendant les 4 jours qui vont suivre je vais vraiment rencontrer tout le monde, les oncles, les tantes, les cousins, les frères et soeurs, les neveux et nièces, les amis de la famille…
Ça a été une expérience humaine folle. Ce sont des gens qui vivent dans un confort extrêmement réduit, d’une part par manque de moyens financiers et d’autre part pour des raisons culturelles. Et malgré ce manque de confort, ils m’ont tous accueilli comme leur propre famille. Dans sa maison ils m’ont donné le seul matelas, à chaque fois que j’allais chez une nouvelle personne, il ouvrait énormément de boites de gâteaux, de thé etc.
En fait, le mode de vie est vraiment très curieux. Dans leurs habitations ils ont 20 ans de retard, voire plus, il n’y a que très rarement des frigos, pas de matelas, mais seulement de gros tapis, des télévisions datant des années 90/2000’s, en guise de douche un bloc de béton rempli d’eau froide et un sceau à côté, MAIS par contre, ils possèdent tous un smartphone avec tiktok et Instagram dessus.
Là-bas tout le monde est Mulsulman, et au vu de la prédominance de la religion, l’ambiance n’est pas du tout la même qu’en Occident. Déjà, le paysage sonore change énormément. Depuis n’importe où dans la ville on peut entendre 5 fois par jour la sonnerie indiquant l’heure de la prière. Les habitations sont sommaires, les scooters sont nombreux, les stands de nourriture également. Bref, c’est un autre monde.
Bon, mis à part le côté culturel, c’est fou ce rapport qu’ils ont avec les étrangers. Ils n’ont pas arrêté de me dire que j’étais belle, que j’étais blanche et que c’était beau, que j’avais un joli petit nez, sans cesse à prendre des selfies avec moi comme si c’était une fierté d’avoir une photo avec un européen. C’était une expérience assez curieuse.
Pendant ce petit séjour j’ai pu rencontrer quelques amis de Ridwan, et il s’avère que l’un d’entre eux se mariait à ce moment-là. J’ai donc assisté à un mariage traditionnel de là-bas. C’était une expérience très belle, j’ai versé ma petite larme, vraiment incroyable…
Le temps que j’ai passé vers Bandung sur l’île de Java était exceptionnel, j’ai passé toute une après-midi dans les montagnes entre les rizières à faire de la moto cross et du scooter sous les éclairs et la pluie, j’ai mangé local, à même le sol, et je me suis régalée !
Après ça nous avons fait le chemin inverse tous les deux vers Bali. Lui est reparti bosser et moi j’ai filé dans le nord entre Lovina et Singaraja. Là encore j’étais dans un endroit avec très peu de touristes. J’ai pris une chambre individuelle et j’ai passé 4 jours quasiment solo, je pense que j’en avais besoin après la folie de Java. Ça m’a fait du bien, j’ai quand pas mal visité, mais j’en ai aussi profité pour refaire mon visa, lire, apprécier des sunsets, voir des dauphins… bref je conseille beaucoup le nord de Bali !
Je suis redescendue ensuite entre Seminyak et Kuta, juste à côté de Legian Beach, le paradis du surf, des beach club et des touristes. Je n’y ai trouvé aucun charme, entre les souvenirs trop chers et les coffee shop par centaines … pas terrible. Quand tu vois qu’il n’y a pas moyen de manger un nasi goreng à moins de 70K roupie c’est ciao…
En plus de ça j’étais très pressée de retrouver mes copains Ridwan et Toy sur Nusa Penida alors hop, j’ai écourté mon séjour ici, j’ai pris un scooter pendant 30 min avec cet énorme sac sur le dos, un fast boat de nouveau et j’étais à Nusa.
Incroyable de les retrouver ! C’est comme si j’étais à la maison, j’avais déjà mes marques, j’étais en roue libre. J’avais un peu trop pris la confiance, on m’a prêté un scooter, plus de casque, j’étais en claquettes, bref très imprudente (désolée maman), vraiment c’est comme si je connaissais l’île comme ma poche, j’en ai profité pour visiter tout ce que je n’avais pas fait et notamment Batukandik, le chemin vers le temple est fou, je n’étais vraiment pas rassurée, mais les paysages sont magnifiques, les vagues très puissantes et les escaliers vous procurent des petites sueurs froides ahah.
Bon, je vous l’ai dit, j’ai pris la confiance. Ça faisait à peu près 2 mois et demi que je conduisais des scooters entre la Thaïlande et l’Indonésie et voilà, à 5 jours du départ, accident. Bien évidemment rien de grave, j’ai légèrement bousillé le scooter, et mon genou gauche mais tout va bien !
Je passe 4 derniers jours à Nusa à faire des massages, des aprem plages et détentes avant de leur dire au revoir sur le port… Très triste, à ce moment-là tout se mélange dans ma tête. Je n’ai pas envie de les quitter mais j’ai quand même envie de rentrer, ce n’est pas facile à gérer parce que je ressens toutes ces émotions paradoxales…
J’ai encore 2 jours à Kuta avant de prendre l’avion. Alors là encore je profite, plage, souvenirs, massage, un peu de riz pour la route, deux sunsets et je range pour la dernière fois ma valise !
Quand j’arrive dans l’aéroport, je suis pressée de partir, je n’ai jamais été aussi en avance pour un vol. Au moment où je m’assois et là, les larmes coulent toutes seules !
Si j’ai un conseil pour l’Indonésie, ne restez pas à Bali toutes vos vacances, c’est sur-côté, trop cher, et ce serait dommage de ne pas voir tout ce qu’il y a autour. J’ai eu beaucoup beaucoup de chance de rencontrer Ridwan. Sans lui je n’aurais pas vu la moitié de ce que j’ai pu faire. Je suis extrêmement reconnaissante de l’avoir rencontré et je suis consciente que c’est une chance, mais au-delà de la chance, il y a aussi une certaine ouverte d’esprit à avoir. Faire confiance, avoir foi en l’humanité, tenter au risque de se planter, ne pas trop être sur ses gardes, ce sont les phrases qui m’ont permis de rencontrer les bonnes personnes et d’avoir pu faire tout ça.
Sans cette confiance et ouverture d’esprit je n’aurais pas pu voir un glacier de si près en Nouvelle-Zélande, je n’aurais pas pu faire du jet ski sur la baie de Melbourne, vivre l’une des meilleures soirées de ma vie en Thaïlande, vivre une semaine à deux pas de la maison blanche chez un avocat, être bénite par un maya sur une place publique au Mexique, faire un tour de PedalPub à 10h du matin dans Savannah, ou me retrouver dans une soirée gay sur oxford street à Sydney la veille de la Pride.
Bref après un vol Bali Istanbul, je me retrouve dans vol Istanbul-Bordeaux avec une quinzaine d’hommes avec des bandages sur la tête (merci l’implantation de cheveux) et j’arrive finalement en France !
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